L’IA doit-elle être réglementée ?
Le potentiel de l’IA est trop grand et les problèmes associés à son utilisation sont trop uniques pour que nous la laissions sans réglementation. Il y a déjà eu des appels et des manifestes pour une « pause » dans le développement de l'IA, il y a eu des rapports alarmants sur les conséquences des hallucinations de l'IA, il y a eu un certain nombre de deepfakes terrifiants – et tout cela en vain. Rien n’indique que le galop de l’intelligence artificielle ralentisse. Et tant qu’il n’y aura pas de loi avec des ordres, des interdictions et des sanctions claires, il ne faut pas s’attendre à de réels résultats.
L’expérience dans un domaine confronté à des enjeux similaires – la vie privée et la protection des données personnelles – a montré que lorsque les sanctions en cas de non-respect étaient purement théoriques (avant 2018), très peu de personnes appliquaient réellement ces réglementations. Depuis l’entrée en vigueur des sanctions, la sensibilisation du public et l’implication des organisations ont augmenté comme par magie. Dans un monde où les décisions commerciales sont prises principalement sur la base de facteurs économiques, la réponse du régulateur aux violations de la réglementation doit également être économique. Toutes les recommandations, positions, postulats, recommandations et autres appréciations « douces », dont le non-respect n'entraîne pas de conséquences juridiques, semblent vouées à l'échec.
Je pense que l’utilisation de l’intelligence artificielle devrait être réglementée, principalement en utilisant la méthode des limites réglementaires strictes. Si certaines activités ne devraient pas être autorisées par la loi, elles devraient alors être interdites. Le secteur public devrait être un exemple d’utilisation éthique exemplaire de l’IA. Enfin, toutes les manifestations de discrimination doivent être combattues, car l’IA peut être l’outil idéal pour justifier des actions discriminatoires.
Il est toutefois important que réglementation ne signifie pas surréglementation. Tout comme la gestion et la microgestion ont des effets opposés, la surréglementation sur-régule plutôt qu’elle ne donne une direction. D’où la recommandation générale : réglementer, mais avec sagesse et retenue.
Problème global, solutions locales, effets… ?
Les défis nécessitant une réglementation peuvent être énumérés, combinés et regroupés. Ils ont un élément commun : aucun problème n’est local ou régional, ils sont tous universels. Et même si ces phénomènes se produiront avec une intensité variable dans différentes parties du globe, nous ne pourrons pas les éliminer sans des actions uniformes à travers le monde. Ce modèle vous semble-t-il familier ? Sûrement. Le problème du réchauffement climatique. Problèmes d'optimisation fiscale.
Le problème des barrières commerciales et de la protection des propres entreprises contre la concurrence étrangère. Et bien d’autres encore. Malgré la mondialisation, l’humanité est incapable de créer des solutions uniformes aux problèmes mondiaux. Lorsqu’on y réfléchit plus largement, les règles du trafic des passagers (passeports) et du trafic maritime, y compris la reconnaissance mutuelle des passeports, constituent une régulation internationale assez universelle.