L'Union européenne accuse Elon Musk du fait que la balise bleue qu'il a introduite sur la plateforme X viole les conditions énoncées dans la loi sur les services numériques (DSA) et devrait donc être supprimée de la version européenne du service.
Il s’agit du premier cas de ce type dans lequel l’UE porte une telle accusation contre une entreprise VLOP (Very Large Online Platform), puisqu’elle a obtenu un tel statut en avril de l’année dernière. L'UE a déposé une accusation formelle dans cette affaire il y a plusieurs mois et a envoyé ces derniers jours à la société X des documents supplémentaires sur cette question qui clarifient sa position plus en détail.
Les autorités de régulation européennes ont surtout des doutes sur le rôle de ce que l'on appelle un marqueur bleu qui était initialement destiné uniquement à vérifier l'identité de l'utilisateur. Cependant, au fil du temps, la balise est devenue partie intégrante du logo de la plateforme X et a commencé à jouer un rôle complètement différent de celui initialement supposé. Ainsi, annonce IE : si cette infraction est confirmée et prouvée, la plateforme X pourra se voir infliger une amende pouvant aller jusqu'à 6% de son chiffre d'affaires annuel total.
En présentant ses conclusions préliminaires basées sur des documents internes à l’entreprise, la Commission européenne est parvenue à sa conclusion suivante. Étant donné que n'importe qui peut acheter un abonnement « bleu » pour obtenir un statut vérifié, cela a un impact négatif sur la capacité des utilisateurs à prendre des décisions libres et éclairées concernant l'authenticité des comptes et du contenu avec lesquels ils interagissent. Il existe également des preuves selon lesquelles des tiers peuvent usurper l'identité de l'utilisateur d'un tel compte vérifié, ce qui constitue une preuve supplémentaire que cela est incompatible avec la loi DSA.
La plate-forme X ne parvient pas non plus à fournir la transparence requise en matière de publicité, car elle ne fournit pas de référentiel fiable et consultable pour ce type de contenu. Au lieu de cela, la plateforme a introduit des réglementations qui signifient que le référentiel ne répond pas aux exigences de transparence publicitaire. Et enfin, troisièmement, la Commission affirme que la Plateforme X ne permet pas aux chercheurs d'accéder à ses données publiques, comme l'exige la directive DSA.
Les régulateurs de l'UE ont déclaré que l'entreprise peut désormais exercer ses droits de défense en examinant les allégations portées contre elle, puis en répondant par écrit dans un délai réglementaire. La Commission a également présenté un outil destiné aux lanceurs d'alerte. Il permet aux salariés et aux autres personnes ayant connaissance d'irrégularités dans ce domaine de le contacter de manière anonyme afin de contribuer au processus de vérification de la conformité de la politique de l'entreprise avec la loi DSA.